Morand, Village de Touraine et d'Indre et loire

Documents et textes d’Yvette GARREAU 37110 Morand

Photo de la Facade principale de ll'église

L’église, consacrée à Saint-Jean-Baptiste, ne fut élevée que dans le courant du XIIe siècle en remplacement sans doute de la chapelle du château primitif. Elle fut remaniée au XVe siècle : moulures prismatiques du portail. Dans l’abside s’ouvrent des petites fenêtres romanes mais aussi des baies plus larges postérieures aux premières. Dans la nef on peut remarquer des entraits sculptés dans la charpente. Sur le sol deux dalles funéraires du XVIIe siècle. Le Christ en croix est également du XVIIe siècle.

Au fond de l’église, au dessus du portail, il y eût une toile assez grande représentant Saint-Jean-Baptiste. Cette toile a beaucoup impressionné mon père durant son enfance. Il trouvait ce tableau très beau, c’était d’ailleurs le seul tableau qu’il connaissait. C’est peut-être cette œuvre peintre anonyme qui a donné plus tard à ce petit paysan l’envie d’acheter des tableaux pour orner son appartement parisien. Le Saint-Jean-Baptiste de l’église de Morand s’abima au cours des années. L’humidité le rongea et il devint « illisible ». Il fut détruit lors d’une remise en état de l’église en 1956. Cette année là on refit également le clocher et on supprima les stalles.

 
Vue de l'intérieur de l'église

Outre la cure, il existait à Morand un Prieuré dépendant des Bonneval (Dioscèse de Chartres). IL ne reste plus de vestige à ce prieuré. Il a simplement laissé son nom au lieu dit sur lequel il était construit et où à présent s’élève entre autre une salle polyvalente. La mairie et la cantine de l’école sont installées dans les locaux de l’ancien presbytère.

Les stalles de bois ont été détruites en 1956.

Ancienne photo de l'intérieur de l'église

Cette petite église bien entretenue par la municipalité et abandonnée par le clergé et les fidèles a connu la ferveur des habitants de Morand. Il y a à peine un siècle elle était fréquentée par la population du village et périodiquement elle était le siège d’une mission. Les missionnaires invitaient les villageois à venir passer une soirée avec eux à l’église. Ils racontaient ce qu’ils avaient vu dans les pays lointains : paysages exotiques, mœurs et coutumes des indigènes qu’ils avaient évangélisés. Ils prêchaient, bien sur, et tout le monde chantait avec eux les cantiques dont les paroles figuraient sur des opuscules distribués à l’entrée aux assistants. Une anecdote familiale nous prouve que ces réunions étaient largement suivies. L’église était pleine, certains devaient s’asseoir sur les marches de l’escalier qui montait au clocher. Ce fut le cas de mon grand-père qui se fit remarquer ce soir là. Juché assez haut dans l’escalier il dominait l’assistance, n’arrivant pas à trouver sur son livret la page du cantique indiquée par le missionnaire, il se mit à crier : « La page 7, la page 7, moi j’la trouve point la page 7 ». Il se tailla parait-il un beau petit succès et on en reparla longtemps dans les veillées !!!

L'église se reflétant dans les douves de l'ancien château de Morand, disparu depuis longtemps.